- ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE (PRESSE)
- ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE (PRESSE)ÉCONOMIQUE & FINANCIÈRE PRESSEDe tous les moyens de diffusion de l’information économique et financière, la presse écrite reste, malgré le développement des médias audiovisuels, le plus important. Dès le XVIe siècle, des banquiers tels que les Fugger emploient des «nouvellistes» pour rédiger des informations. Les «gazettes» du siècle suivant, en Hollande, à Londres, et bien entendu en France celle de Théophraste Renaudot, ont de quoi intéresser les marchands et les financiers. Au milieu du XVIIIe siècle, avec les Encyclopédistes et les physiocrates, on voit se multiplier des titres qui reflètent les préoccupations du temps, tels que: Journal économique en 1751; Nouvelliste économique et littéraire en 1754; Journal du commerce en 1759; Gazette du commerce en 1763; Journal de l’agriculture, du commerce et des finances en 1774. À la veille de la Révolution, Mirabeau sera le premier des grands journalistes économiques avec ses attaques contre l’agiotage, et la publication des cours des effets négociables commencera en l’an IV de la République. Mais c’est sous la monarchie de Juillet, belle époque de «coups de Bourse», que foisonneront les journaux financiers. Même floraison sous le second Empire, qui verra apparaître soixante titres, dont la Cote de la banque et de la Bourse , destinée à devenir la Cote Desfossés , et de nombreuses publications industrielles spécialisées. Après un déclin provoqué par le krach de l’Union générale en 1882, la presse économique et financière prendra un nouvel élan au début du XXe siècle avec la création des grandes «agences». Entre les deux guerres mondiales, sept cents organes de périodicité diverse diffuseront en France l’information économique et financière.Numériquement, le plus important des instruments actuels de diffusion de cette information est constitué par les quotidiens non spécialisés. Il n’est pas aujourd’hui dans le monde un seul journal qui ne consacre à l’information économique et financière une proportion de son «lignage» parfois considérable: de l’ordre de 40 p. 100 pour le New York Times , de 30 p. 100 pour The Times (Grande-Bretagne), de 25 p. 100 pour Le Monde ; c’est dans les quotidiens du soir que cette proportion est la plus forte en raison de la place qu’y tiennent les cotations boursières de la journée; elle est naturellement moins importante dans les journaux dits «populaires» à très gros tirage. Concentrée sur une ou plusieurs pages, l’information économique et financière quotidienne des grands journaux «sérieux» est souvent complétée par un supplément hebdomadaire. Les magazines hebdomadaires destinés au grand public consacrent à l’information économique et financière, illustrée par la photographie, une part de leur espace aussi importante que celle des quotidiens, l’exemple de Time , de Newsweek américains et du Spiegel étant caractéristique à cet égard. Parmi les publications mensuelles, même la très littéraire Nouvelle Revue française présentait déjà, avant la Seconde Guerre mondiale, une ou deux pages financières.Cette évolution n’a pas empêché que se développe la presse consacrée spécifiquement aux informations économiques et financières. Une statistique établie en 1962 évaluait le nombre des titres de ces publications paraissant dans les quinze pays les plus développés du monde à environ 15 000, totalisant un tirage de 150 millions d’exemplaires. Si le nombre des titres a probablement diminué, le tirage total a certainement augmenté depuis. Il s’agit tout d’abord de quotidiens qui, presque dans tous les cas, consacrent une grande part sinon l’essentiel de leur espace à la publication des cours de la Bourse. Leur format et leur mise en pages sont parfois analogues à ceux de la presse générale (c’est le cas du Financial Times londonien). Le format est parfois d’un modèle réduit, comme dans le Wall Street Journal new-yorkais, la Tribune Desfossés , spécialisée dans les cotations boursières et les avis des agents de change, et Les Échos , le principal quotidien économique et financier en France (passé depuis 1988 sous la coupe du groupe de presse britannique Pearson); il est parfois aussi d’un modèle spécialement conçu pour l’affichage dans les banques, comme l’Agence économique et financière parisienne. Alors que les quotidiens économiques et financiers sont presque toujours des organes d’information générale, les publications hebdomadaires ou plurihebdomadaires sont très souvent spécialisées par secteurs et par branches d’activité, et présentent alors un aspect technique autant qu’économique. L’Usine nouvelle , en France, offre un exemple caractéristique d’hebdomadaire (avec un supplément mensuel) multisectoriel à la fois industriel et économique. Mais les hebdomadaires «d’affaires» abondent: au nombre des plus connus sur le plan international figurent Business Week américain et The Economist londonien, ce dernier presque tout aussi politique qu’économique malgré son titre. En France, les hebdomadaires économiques et financiers se sont multipliés depuis la Seconde Guerre mondiale: L’Expansion , Le Nouvel Économiste , et plus récemment Capital , ou L’Essentiel du management . Les revues économiques mensuelles sont le plus souvent consacrées à des études de science économique ou à un domaine bien défini, comme la revue française Banque . Le mensuel américain Fortune , revue d’affaires d’une présentation particulièrement luxueuse, a eu quelques imitateurs.À toutes ces publications il faut ajouter les très nombreux bulletins, qui ont l’aspect de circulaires ou de lettres, souvent polycopiées, distribués par abonnement et qui contiennent des informations économiques générales ou sectorielles. Leur périodicité est variable, mais le plus souvent hebdomadaire. Souvent, ces bulletins d’information sont diffusés gratuitement par des entreprises, particulièrement par des banques.Il faut enfin faire état dans la presse économique et financière des publications officielles: le Journal officiel , quotidien, est en partie un organe d’information économique et financière; le Bulletin officiel du service des prix , hebdomadaire, l’est à part entière, ainsi que le Moniteur officiel du commerce et de l’industrie et la revue Problèmes économiques . Dans tous les pays, les gouvernements distribuent des organes d’information économique ainsi que des documents statistiques, auxquels viennent s’ajouter, dans une catégorie officielle, mais non gouvernementale, les publications des syndicats et des chambres de commerce.Enfin, il faut rappeler la place particulière de certaines agences spécialisées et le quasi-monopole que détient l’agence de presse Reuter sur la circulation de l’information économique et financière au niveau mondial.
Encyclopédie Universelle. 2012.